Les Paléo-Alpins : hommes et sociétés

Résumé de la présentation à la Journée de l’Archéologie Nationale à Chambéry (10 juin 2013)

Il est difficile de dresser un portait unique et fidèle de ces premiers montagnards car le peuplement des Alpes s’avère complexe et la Savoie un carrefour riches de multiples influences culturelles. Excepter le maxillaire néandertalien de la grotte de Cottencher dans le jura Suisse, il faut attendre la fin des temps glaciaires pour rencontrer les vestiges d’une humanité vivant dans les Alpes. Pourtant, la montagne est d’une grande richesse, en matières premières, en terrains de chasse, en lacs, en alpages, en zones fertiles, en grottes et abris. Une multitude de raisons ont poussé les hommes vers ce massif, seule, la conservation des traces de leurs passages fait souvent défaut.

Une sépulture est l’un des signes de distinction sociale. Il faut souligner qu’au Magdalénien, seul 6% des restes humains connus sont issus de sépultures. Les différences de traitement des corps, la présence de biens de prestiges reflètent les différences de hiérarchie sociale. Le tardiglaciaire alpin ne déroge pas à cette règle et seules quelques sépultures nous sont parvenues, en Vercors (la grotte Joëlle), en Bugey (Les Hoteaux, l’Abri Gay, Sous balme) dans la cluse de Yenne (la grotte des Romains), à l’abri de la Grande Gave côté Savoie. En Chartreuse, à les Grottes Jean-Pierre 1 et 2 et sur le site de la Fru, les quelques restes exhumés ne sortent pas de contextes sépulcraux avérés. Dans l’ensemble les sépultures sont simples et primaire. Ces chasseurs-cueilleurs de sociétés égalitaires sont de tailles moyenne, 163/175cm, et fort robuste.

Le contraste est flagrant avec les périodes suivent. A l’ombre des menhirs, à proximité des pierre à cupules, ou à la fraicheurs des grottes sépulcrales, les défunts sont réunis en nécropoles, ou en sépultures collectives, ce qui permet d’étudier leurs modes de vies, les différences culturelles et les sociétés. De cette évolution sociale, il reste des traces dans les rîtes funéraires. Le recrutement des défunts montre combien les rapports entre les hommes sont affaires de cultures, de sociétés et de géographie. Les rites peuvent être très variables de part et d’autre d’un fleuve ou d’une vallée comme le montre les sites du Néolithique moyen à récent de la grotte Comboire, de la balme de Glos, du Locus III de la Grotte de la Balme en Isère, de la grotte de Souhaits dans l’Ain, de la grotte du Chatelard, des Sarradins, de La Balme de Salligny en Savoie, ou l’on voit alternativement des sépultures collectives avec ou sans recrutement, et ou les aménagements sont variés. Les femmes et surtout les enfants ont un statu variable. Ils sont souvent absents des effectifs ou superficiellement présents.

Il est visible que lentement, migrations après migrations ou aux grés des échanges commerciaux, le peuplement humains de la Savoie, c’est constitué en mosaïque de populations aux influences culturelles et politiques diverses, nous observons alors des chefferies ou des sociétés collectivistes. Ces paysans-pasteurs sont de petites tailles 145/160cm. Ils montrent des blessures, des caries dentaires et un cortège de pathologies inhérentes à la vie sédentaire. L’évolution ne va pas sans danger.

A propos Jean-Jacques Millet

Chercheur libre et associé Chargé de cours Muséum National d'Histoire Naturelle, Paris Université Joseph Fourier, Grenoble Membre Société Francophone De Primatologie Membre Société Anthropologie de Paris Membre Association Valorisation Diffusion Préhistoire Alpine
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